Le 17 juin 1988 à Bordeaux, on retrouva dans un parc, une jeune
fille assassinée. Elle était âgée d'une vingtaine d'années et s'appelait : Evelyne
Roukette. Monsieur Martin Jean fut arrêté pour meurtre car tout semblait le désigner
comme étant le coupable. Celui-ci disait qu'il était innocent, évidemment personne ne
le croyait ; il prit pour avocat un des plus célèbres de Paris, Monsieur Fortiche.
D'après le médecin légiste, la jeune fille avait été tuée à
coups de couteau. On ne retrouva aucune arme, donc aucune empreinte. En fait, Monsieur
Martin avait été mis en prison, car beaucoup de témoins affirmèrent l'avoir vu le jour
du crime avec la victime.
Alors que ce dernier était à la prison de Bordeaux, Monsieur
Fortiche vint rendre visite à son client pour éclaircir cette affaire. Il croyait en
l'innocence de Monsieur Martin, mais le plus dur maintenant, c'était de le prouver. Alors
l'interrogatoire commença, Monsieur Fortiche dit :
- "Pourquoi croirai-je, que vous n'êtes pas le coupable
Monsieur Martin ?
- Je vous assure que je suis innocent, je ne connaissais même pas
cette jeune fille !
- C'est vous qui le dites !
- Et en plus, le jour du crime, j'ai un alibi.
- Ah oui ! Et lequel ?
- Hé bien, ce jour là, je me trouvais à Paris pour affaires, et je
ne pouvais pas être à la fois à Bordeaux et à Paris en même temps, n'est-ce pas ?
- Avez-vous des témoins qui peuvent prouver ce que vous dites ?
- Hé bien, hélas non, et en plus, celui avec lequel j'avais
rendez-vous n'est pas venu car il était malade.
- Ceci est plutôt gênant pour vous, en effet. Mais alors
expliquez-moi pourquoi, tous les témoins affirment vous avoir vu, alors que vous n'étiez
soi-disant pas à Bordeaux ? Quel intérêt ont-il à mentir ?
- Justement, je peux vous expliquer cela. Sachez que les témoins ne
mentent pas !
- Comment ? Que me dites vous là ? Vous êtes donc l'assassin ?
- Mais non, mais non, ce n'est pas ce que je voulais dire !
- Alors j'attends que vous m'expliquiez !
- Voyez-vous j'ai une importante révélation à vous faire.
- Ah oui, et laquelle ?
- Eh bien je sais, qui est le coupable !
- Comment ?
- Oui, c'est mon frère jumeau !
- Vous plaisantez ?
- Non pas du tout. En prison j'ai beaucoup réfléchi, et puis j'ai
pensé que ce devait être lui le meurtrier.
- En avez-vous parlé à la police ?
- Non, car on ne m'aurait pas cru.
- Ah ça, je dois dire que votre histoire est plutôt difficile à
croire. Mais expliquez-moi pourquoi votre frère jumeau aurait tué cette jeune fille.
- Pour se venger !
- Se venger ? Et de qui ?
- De moi bien sûr ! Je vais vous expliquer. Voilà quand nous
étions petits, nos parents sont morts dans un accident de voiture. On nous a donc placés
dans des familles d'accueil. Moi je suis plutôt bien tombé, ils étaient très gentils,
tandis que mon frère lui, n'a pas eu de chance, la famille où il se trouvait, le
frappait et le maltraitait. Alors un jour, il m'a déclaré dans une de ses lettres, que
c'était ma faute s'il était malheureux, et que lorsqu'il serait grand il se vengerait de
moi et ferait de ma vie un enfer. Au début, j'ai cru qu'il disait cela parce qu'il était
en colère, mais par contre aujourd'hui, je crois qu'il a réussi puisque je me trouve en
prison, accusé d'un crime que je n'ai même pas commis. Voilà pourquoi je dis que les
témoins disent la vérité, ils croyant m'avoir vu alors qu'ils ont vu mon frère jumeau.
Vous comprenez mieux maintenant ?
- Hé bien, à mon avis, si ce que vous dites est vrai, je vais
immédiatement en parler à la police pour qu'elle essaie de le retrouver. J'espère pour
vous qu'elle y arrivera, car sinon, je ne sais pas comment je vais vous sortir de
là."
Monsieur Fortiche alla donc immédiatement trouver le commissaire et
lui raconta toute l'affaire. Au début, lui aussi eut du mal à croire en cet étrange
histoire, mais il accepta quand même d'entamer des recherches. La photo de Monsieur
Martin Jean fut diffusée sur les journaux, à la télévision, enfin un peu partout, en
disant qu'il était recherché pour meurtre. Quelques semaines plus tard, la police de
Marseille téléphona pour dire qu'ils avaient arrêté le criminel. En effet chez lui, on
avait trouvé dans sa chambre, des photos d'Evelyne Roukette ainsi que l'arme du crime. On
l'envoya donc à la prison de Bordeaux. Lorsque le commissaire et Monsieur Fortiche le
virent, ils restèrent ahuris car il ressemblait comme deux gouttes d'eau à Monsieur
Martin Jean. Lui, se nommait Martin Pierre. On fit venir les témoins, et tous
affirmèrent que c'était lui le coupable. Pendant ce temps, Monsieur Martin Jean fut
relâché. Son frère, après plusieurs interrogatoires finit par avouer son crime. Le
procès eut lieu, et il fut condamné à la prison à vie. Monsieur Martin Jean remercia
son avocat, ainsi que le commissaire pour l'avoir aidé, car sans eux il serait
certainement resté en prison.
Et voilà, pour une simple ressemblance, un innocent a failli finir
ses jours en prison ! Heureusement, il avait un bon avocat. Ah ! sacré Monsieur Fortiche,
il porte bien son nom !
Stéphanie